Jeune fille qui se protège

Le nombre de célibataires toujours plus grandissant est tel qu’être célibataire en 2021 est devenu tout à fait dans la norme, malgré certaines stigmatisations toujours présentes. La société comprend et accepte mieux les célibataires, d’autant que ceux-ci s’assument de plus en plus et le restent même parfois par choix.

Malheureusement l’entourage du célibataire n’est pas toujours sur la même longueur d’ondes. Amis, famille… même si cela peut partir d’un bon sentiment (inquiétude, volonté de bien faire), nos proches peuvent parfois asséner une pression supplémentaire, plus ou moins appuyée selon le degré de connivence ou leur pudeur, et leurs tact et diplomatie au moment d’aborder le sujet.

Ce sujet, aux côtés d’autres tout aussi traditionnels (études, travail, projets…), revient d’ailleurs plus souvent au moment des fêtes (et notamment à Noël), lorsque toute la famille est réunie, et que les grandes tablées réunissent tout ce petit monde dont certains sont bien souvent déjà « casés » depuis longtemps.

Une enquête YouGov/Badoo réalisée fin 2021* indiquait que près de la moitié des célibataires (50%) ressentent une pression sociale à l’occasion des fêtes de fin d’année. 2 célibataires sur 3 n’ont d’ailleurs pas envie que le sujet soit abordé !
* étude réalisée sur un échantillon de 1009 célibataires français âgés de 18 à 45 ans, entre le 26 octobre et 1er novembre 2021. A noter que la tendance était la même lors d’un sondage réalisé par Happn auprès de 500 de ses membres fin 2020. Le chiffre est en légère hausse par rapport à une autre enquête pour Happn réalisée cette fois par l’institut de sondages OpinionWay auprès de 1015 célibataires fin 2019 (45% chez les 25-49 ans).

Alors selon votre degré d’inconfort à aborder le sujet de votre célibat avec votre famille ou vos amis, comment gérer les questions et cette pression plus ou moins inconfortable voire gênante, qui va même parfois jusqu’à la souffrance psychologique ?

Homme stressé et soucieux

1 célibataire sur 2 ressent la pression de leur entourage, 16% mentent sur leur statut

Les chiffres de ce sondage permettent de tirer quelques enseignements intéressants, notamment le fait que les femmes ne réagissent pas du tout pareil que les hommes dans leur gestion des questions gênantes voire de leur évitement.
L’enquête nous apprend ainsi que :

  • 1 célibataire sur 2 ressent une forte pression de la part de ses proches à propos de sa situation. 2 célibataires sur 3 n’auront d’ailleurs pas envie d’aborder le sujet.
  • Ces célibataires redoutent d’aborder la question avec leurs parents (32%), leurs grands-parents (22%), et leurs enfants (3%).
  • 19% déplorent que leur famille est indélicate, et 8% vont jusqu’à trouver que celle-ci fait preuve de méchanceté. 30% perçoivent même de l’humour déplacé.
  • 79% des célibataires interrogés ressentent cette pression comme négative au point qu’elle impacte leur santé mentale. 18% des célibataires sont contrariés, 17% stressés, 16% finissent même par se remettre en question. Pour 14% des solos, l’accumulation des questions à propos de leur vie sentimentale peut même générer chez eux tristesse et angoisse.
  • L’âge est l’un des critères qui revient le plus comme argument utilisé par les proches (31%), suivi par la comparaison avec d’autres (24%).
  • 22% des femmes célibataires subissent la pression d’avoir des enfants contre 12% chez les hommes. En revanche on « reproche » plus aux hommes de ne pas être encore marié (11%, contre 8% pour les femmes).
  • Les célibataires dans la tranche d’âge 25-34 ans sont ceux qui subissent le plus cette pression familiale et sociale (45%), contre 39% chez les 35-39 ans. Il semble qu’avec l’âge les questions se font moins pressantes, puisqu’ils ne sont plus que 31% des 40-45 ans à déclarer recevoir des questions sur leur situation amoureuse durant les fêtes.
  • La situation professionnelle a une influence sur le questionnement des proches, mais de peu : 54% des CSP+ sont généralement questionnés, contre 46% des célibataires moins favorisés ou sans emploi. Parmi les premiers, seulement 1 sur 5 déclare ne ressentir qu’une pression assez légère.
  • 1 célibataire sur 3 fait tout pour éviter le sujet, tandis que 60% acceptent quand même d’aborder le sujet mais à contre-cœur.
  • Les hommes sont les champions des stratégies d’évitement : 38% limitent carrément la fréquence des réunions familiales, contre 17% chez les femmes.
  • 16% des personnes interrogées déclarent aller jusqu’à mentir sur leur situation, avec quelques disparités selon le sexe : 22% des hommes mentent à propos de leur célibat (13% pour faire plaisir), pour seulement environ 5% des femmes. 7% utilisent le mensonge car n’assumant pas leur célibat.
  • Quel effet après les fêtes ? 42% prennent de bonnes résolutions pour changer leurs habitudes (50% des hommes et 30% des femmes). 13% prévoient alors de prendre mieux soin d’eux pour se montrer plus attirants, tandis que 10% optent pour s’inscrire (ou retourner s’inscrire) sur un site de rencontres.
Une grande tablée familiale

Badoo a conduit une nouvelle enquête* avec Ipsos auprès de célibataires âgés de 18 à 45 ans et publié en mars 2022 un baromètre sur la pression sociale subie, les effets sur leur santé mentale, et ses répercussions notamment sur leur parcours amoureux. En voici les principaux chiffres notables (vous en trouverez d’autres sur la page d’accueil de Celibataire.info) :

  • 76% des célibataires français interrogés ont déjà discuté de leur célibat avec quelqu’un d’autre au cours des 6 derniers mois, notamment pour évacuer la pression.
  • 67% des sondés ressentent une pression à devoir sortir du célibat. Cette pression est mieux ressentie chez les femmes de 25-34 ans et les personnes qui sont séparées.
  • 63% des célibataires interrogés trouvent que la pression sociale vient essentiellement de leur entourage personnel ou professionnel. Près de 70% déclarent que cet entourage aimerait les voir en couple. Pour 40% des sondés, leur entourage trouve même anormal leur célibat. Enfin 15% vont même jusqu’à recevoir des reproches sur leur dernière rupture.
  • 44% des célibataires dans cette tranche d’âge cible admettent que leur situation ne serait pas dans la norme, et 40% concèdent qu’il est mieux d’être en couple pour être heureux. Enfin 35% pensent qu’on ne peut construire une vie en étant célibataire.
  • Face à cette pression ressentie et subie, 56% des célibataires sondés sont victimes de troubles de l’anxiété, soit un chiffre plus élevé que pour la population globale (42%). Parmi les symptômes évoqués : difficulté à se détendre (64%), nervosité ou tension (61%), irritabilité (60%), inquiétude et peur.
  • Les symptômes dépressifs toucheraient 65% des célibataires. Même si légers, c’est beaucoup plus que pour la population en général (47%). Parmi ces symptômes, on relève un manque d’énergie (76%), de l’insomnie (68%), ou un manque de motivation (61%). 36% vont même jusqu’à avoir des pensées d’auto-mutilation ou suicidaires.
  • Plus d’1 célibataire sur 3 (et même 48% des hommes de 35-45 ans) prennent des décisions à l’encontre de leurs valeurs pour éviter le célibat ou briser leur solitude, comme par exemple continuer une relation sans avenir ou avoir des relations avec une personne qui ne leur plaît pas.

* Enquête menée par l’institut de sondages Ipsos auprès de 1000 célibataires français âgés de 18 à 45 ans, entre le 7 et le 11 février 2022.
Lien vers le rapport complet en PDF.

Les raisons pour lesquelles vous êtes célibataire

Pourquoi êtes-vous célibataire ? Dressez d’abord le bilan et les bonnes raisons pour lesquelles vous êtes seul(e). Certaines de ces raisons peuvent aussi constituer de bons arguments si l’on vous questionne avec trop d’insistance.
Vous pouvez aussi vous intéresser de plus près à la psychologie pour les célibataires.

Vous êtes (trop) exigeant

On a parfois tendance à placer la barre trop haut, dans le sens d’idéaliser son ou sa partenaire rêvée, de poser des critères trop nombreux ou déconnectés de la réalité… Ce perfectionnisme parfois lié à la peur de s’engager fait pourtant souvent manquer des opportunités et des partenaires potentiels avec qui cela aurait pu fonctionner, si pas pour la vie au moins pour quelque temps.
Solution : s’ouvrir un peu plus et ne pas trop vite rejeter certain(e)s partenaires potentiels. Au pire un rendez-vous n’engage jamais à rien…

Vivre à deux ne vous emballe pas

Certaines personnes ne peuvent concevoir autrement que de vivre à deux. D’autres sont au contraire solitaires et s’accordent bien d’être seul(e)s. L’important est de vivre selon ses convictions et ce qui nous rend heureux.

Vous n’avez pas le temps

Être trop occupé par sa vie professionnelle est l’une des raisons qui explique la hausse du célibat, notamment chez les femmes. Parfois, la charge de travail et le stress débordent sur notre temps libre, si bien que l’on a que peu de temps pour soi. Alors pour avoir le temps de faire des rencontres et passer du temps avec quelqu’un vous pensez bien…
Bonne ou mauvaise raison, vérifiez malgré tout si cela n’est pas une excuse que vous vous donnez pour ne pas avoir à rencontrer quelqu’un justement, et pour ne pas sortir de votre zone de confort.

Vous n’avez pas rencontré la bonne personne

Quoi qu’on en dise, voici sans doute la raison numéro 1 pour une majorité de célibataires. Quelle qu’en soit la raison, tout le monde n’a pas la même réussite dans la vie, c’est un fait. Parfois c’est un peu de votre faute, parfois vous avez simplement eu moins de chance que la moyenne pour diverses raisons. Et parfois c’est un peu des deux…
Mais l’amour peut frapper à tout moment et à tout âge. Certains rencontrent le futur homme ou la future femme de leur vie à l’école primaire, d’autres le trouveront un jour après 50 ou 60 ans (d’où le boom des sites de rencontres senior)… Il n’y a pas de science exacte en la matière, et le parcours de vie de chacun est jalonné d’heureux ou malheureux hasards (qu’il faut cependant parfois provoquer) !

Homme cool et détendu

S’accepter, s’assumer

L’important est de toujours être en accord avec soi-même, et à ne pas céder à la pression sociale extérieure quelle qu’elle soit. Si votre famille ou vos amis peuvent être de bons conseils et doivent être écoutés, ils n’ont jamais tous les éléments en leur possession, ne sont pas à votre place, et ne doivent décider pour vous.

Rappelez-vous aussi de cette phrase (et constatez-le même dans votre entourage) : les célibataires ne sont pas forcément misérables, et les personnes mariées ou en couple ne sont pas nécessairement heureuses !

Si vous êtes à l’aise avec votre statut de célibataire, parfait. Sinon, vous devez quand même l’accepter, puis voir ensuite ce que vous pouvez mettre en œuvre pour ne plus l’être. Dans tous les cas, mettez-vous bien dans la tête qu’il n’y a aucune honte à être célibataire, quoi que quiconque vous en dise ! Alors déculpabilisez et osez être vous même !

Adolescent dans un repas en famille

Comment répondre aux questions sur votre célibat ?

Par pudeur, parfois par honte, nombre de célibataires ont donc du mal à aborder le sujet, d’autant plus si les questions se montrent lourdes, insistantes, trop nombreuses, ou se transformeront même en reproches.

Réagissez toujours en adulte, et rappelez-vous que vous pouvez aussi simplement répondre que vous n’avez pas envie d’en parler.

Vous pouvez aussi jouer la carte de l’humour, si vous êtes sûr que celui-ci sera bien compris.

Vous pouvez également dire à vos parents ou votre famille et vos proches qu’il faut voir le bon côté des choses, que vous pouvez les voir plus souvent ou faire plus de choses avec eux que si vous étiez en couple voire même avec des enfants !

Voici quelques questions types qui reviennent souvent, et quelques idées de réponses que vous pouvez éventuellement utiliser si cela correspond à ce que vous pensez (évitez de jouer un rôle et privilégiez l’honnêteté) :

« Tu es encore célibataire ? »

— « Ben oui, pourquoi, est-ce un problème ? »
Autre option moins « agressive » : – « Oui je privilégie pour l’instant ma vie professionnelle / certaines activités, chaque chose en son temps. Je ne cherche pas à rencontre quelqu’un juste pour rencontrer quelqu’un. »
Evidemment vous pouvez aussi toujours utiliser le célèbre dicton mais toujours vrai : « Mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e) ! » Imparable !

« Quand vas-tu nous ramener / présenter quelqu’un ? »

— « Quand j’aurais trouvé la bonne personne. Je n’ai pas toujours eu beaucoup de chance jusque là, mais je ne désespère pas ! »

« Comment vont les amours ? »

— « Ça va ça vient, rien qui ne vaille la peine d’être mentionné pour le moment. Et toi ? » (une manière de renvoyer la balle pourquoi pas si cela s’y prête avec la personne – ne mettez pas mal à l’aise quelqu’un d’autre ! A moins bien sûr que cette personne ait posé la question dans un but mal intentionné…)

« Quand comptes-tu avoir des enfants / nous faire un petit-fils (une petite-fille) ? »

— « Quand j’aurai trouvé la bonne personne. Avoir des enfants n’est pas quelque chose à prendre à la légère, et je veux être sûr de construire quelque chose de stable d’abord. »
Note : Si vous ne souhaitez pas d’enfant, vous pouvez aussi le faire comprendre, tout en ménageant la personne si c’est important pour elle :
— « Je ne sais pas encore, je n’ai rien décidé pour le moment. On verra ce que l’avenir nous réserve. »

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